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Bourse, immobilier, ail …. : les bulles chinoises s’enchainent et menacent….

 

La croissance chinoise et particulièrement la croissance monétaire a de nombreux effets pervers. Le gouvernement de Pékin tente d’éviter la surchauffe. La Banque centrale bientot amenée à relever ses taux pour enrayer spéculation et inflation

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Spectaculaire pour une année de crise, la croissance chinoise a deux effets pervers majeurs : le retour de l’inflation et le gonflement des bulles boursières et immobilières. Le principal indice de la Bourse de Shanghaï a gagné 75% depuis le début de l’année, un record mondial. Entre Hongkong et Shanghaï, les introductions sur le premier marché chinois en 2009 s’élèvent à 46,2 milliards de dollars, plus du double des montants levés par les entreprises américaines sur le New York Stock Exchange. Sur le front immobilier, la surchauffe est telle que le gouvernement chinois semble décidé à ralentir le rythme des crédits en réduisant les avantages fiscaux ou en relevant les taux d’intérêt, sans toutefois trop pénaliser ce secteur clé. «Il serait bon que les prêts bancaires soient plus équilibrés, mieux structurés et moins généralisés», a indiqué le premier ministre Wen Jiabao dimanche. 

L’explosion des crédits en 2009 – 1.000 milliards d’euros sur onze mois – a encouragé la spéculation immobilière. Les prix dans soixante-dix villes tests ont augmenté de 5,7% sur un an en novembre. À Hongkong, la valeur des logements de luxe a cru de 28% sur un mois, en septembre. 

Difficiles à maîtriser, les bulles chinoises sont alimentées par le gigantesque plan de relance de 586 milliards de dollars lancé par Pékin l’hiver dernier, qui devrait assurer au pays une croissance d’au moins 8 % en 2009. La politique de change, qui maintient la parité du yuan avec le dollar, pour aider les exportateurs, fait également tourner la planche à billets à plein régime, injectant des liquidités nouvelles dans l’économie. En novembre, la hausse des prix atteignait 0,6 %, après neuf mois consécutifs de baisse. Les économistes prévoient une inflation entre 3 % et 4 % en 2010. Des chiffres qui vont entretenir les bulles en 2010, prédit David Cui, économiste à Bank of America Merrill Lynch, cité par l’agence Bloomberg. Alors que les comptes épargne rapportent 2,25 % l’an en moyenne, les ménages seront incités à placer leurs économies en Bourse ou dans l’immobilier, plus lucratifs. D’après le spécialiste de Goldman Sachs, Richard Xu, cet arbitrage pour les marchés financiers concernera plus de 2 000 milliards de yuan, soit 293 milliards de dollars d’épargne chinoise. Un scénario de bulle auto-entretenue se profile en 2010 au bénéfice de la Bourse de Shanghaï, qui veut créer l’an prochain une place réservée aux introductions des grands groupes étrangers alléchés par cette manne d’argent frais. D’autant que le risque d’éclatement de la bulle boursière n’est pas pour demain, d’après les experts, car la Bourse de Shanghaï est encore loin de son niveau d’avant la crise.

source : Alexandrine Bouilhet 29/12/2009 le figaro

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